mercredi, juin 21, 2006

Quête d'esthétique ou quête de sens?

Voici donc une question dont on pourra débattre longtemps. C'est d'ailleurs cette question maintes fois posée au fil des ans à des artistes et à des gens « ordinaires"qui m’a décidée à écrire ce blog.
J’ai l’intention d’y exprimer les réactions, émotions et réflexions inspirées par mes rencontres avec l’art actuel.
Je veux aussi y poser quelques questions qui me taraudent en espérant recevoir vos commentaires et propos. Des questions aussi légères que:
"Quelle place pour l'art, dans notre société occidentale?
Ou encore:
"Qu'est-ce qu'un artiste?
Rien de trop complexe comme vous voyez!

J’ai toujours été fascinée par le besoin irrépressible de certains d’entre nous, d’exprimer leur vision, sentiments, impression et réflexions face à la vie, par le biais des arts plastiques. Fascinée par leur désir, mais surtout par leur habilité à le faire.

Ma rencontre avec le monde de l’art actuel, remonte à mon enfance alors que ma mère m’amenait avec elle dans les nombreux vernissages qu’elle fréquentait. J’y ai vu des hommes barbus et chevelus parler avec emphase et parfois avec colère du SENS, de la COULEUR, du MOUVEMENT.
Je garde de cette époque la conviction intime que l’art peut-être servi à toutes les sauces:
l’Art comme alternative sociale,
l’Art comme geste de désobéissance civile,
l’Art comme quête de beauté,
L'Art comme mode de séduction
L'Art comme quête d'amour et de reconnaissance
l’Art comme moyen de survivre, de croire et de respirer dans un monde où l’on étouffe.
L'art, parce qu'on ne peut pas faire autrement
Et j'en oublie sûrement

J’ai choisis l’art actuel, parce que c’est la forme qui m’intéresse le plus, justement peut-être à cause de la dimension quête de sens qui le caractérise.
Récemment Marie-France Bazzo de l'émission Indicatif Présent à la première chaîne de Radio-Canada, invitait les auditeurs à lui faire parvenir l'image qui les avaient le plus marqués dans les 10 ou 15 dernières années (je ne suis pas certaine). J'ai été très frappée du fait que toutes les images citées étaient des images de guerre, de peine de souffrance. Il n'y avait qu'e très peu d'image de joie ou de beauté et pas une mention d'oeuvre d'art. Pas une seule personne ne s'est trouvée pour affirmer que l'image qui l'avait le plus marquée était un tableau, ou une sculpture, une installation ou que sais-je encore. Rien, aucune place à l'art.
Qu'en est-il donc de la place de l'art dans notre vision du monde? Quand je pense aux images qui m'ont le plus marquée dans la dernière décennie, je pense évidemment à toutes les images sensationnalistes médiatisées ad nauseam, mais je pense surtout à une oeuvre de Martin Dufrasne ou à une performance de Claudine Cotton, à un tableau de Natacha Gagné Les images évoquées dans mon esprit par ces oeuvres sont de puissants talisman contre le désespoir, contre la complaisance et contre le risque de tomber dans les ornières des idées préconçues.
Mais ça c'est une autre histoire comme disait l'autre et vous pourrez la lire dans mes prochains billets. N'hésitez pas à m'écrire vos commentaires et suggestions.