vendredi, mars 26, 2010

L'article

Suite à mon billet d'hier, plusieurs personnes m'ont contactée pour me demander où trouver l'article en question, pour le lire ou le relire.

Je me suis aperçue qu'il n'est plus sur le site de Punctum. Il y a sûrement une explication anodine à cette disparition, mais je ne la connais pas encore.

Je me permets donc de re-publier l'article ici... Bonne lecture ou relecture

PLEASE DON'T COME BACK! (Cécile Straumann chez VU)

Je ne trouve jamais facile d’écrire sur le travail d’un artiste. Il faut s’ouvrir et laisser son être entier percevoir, éviter de ne se fier qu’à ce que notre côté cérébral nous transmet. C’est à mon avis la seule façon de pouvoir se faire une opinion.

Cette ouverture à une œuvre peut parfois être très exigeante, mais pire, elle peut aussi être décevante. Il est difficile décrire sur le travail d’un artiste et raison de plus quand le travail nous laisse indifférent, ou presque.

Malheureusement, l’installation de Cécile Straumann à VU tombe dans cette catégorie. J’admets qu’il y a une certaine beauté dépouillée dans le paysage qui tient lieu de décor. Un paysage de face, puis filmé sur la droite et enfin sur la gauche est projeté sur trois murs. Triptyque statique avec de beaux nuages. Les images transmettent une impression d’infini. Il y a quelque chose de contemplatif dans ce champ, la terre, les nuages et cette ligne d’horizon, mais tout cela tourne court, derrière cette plastique : le vide. J’avais envie de dire ‘ce n’est pas mal comme entrée en matière, mais encore, qu’est-ce à dire?!’

À intervalles irréguliers, des balles rebondissent de façon incongrue sur les murs, brisant à la fois le calme et le silence de l’image bucolique. Une fraction de seconde, comme une tache comme une égratignure. Le son des balles qui rebondissent crée une trame sonore amusante, mais sans réelle nouveauté. Le sol est jonché de petites balles multicolores que l’on peut s’amuser soi-même à lancer dans le paysage. Il s’agit probablement de l’aspect « ludique » dont il est fait mention dans le communiqué. En tout cas, Dulcinée, mon chiot de cinq mois dont je commence l’éducation artistique, a vraiment beaucoup apprécié cet aspect de l’installation.

C’est peut-être parce que ce que j’avais lu sur Cécile Straumann présageait un travail beaucoup plus onirique et habité que j’ai eu l’impression de rester sur ma faim. En ces heures de gloire des jeux virtuels dans lesquels nous envahissons le décor, j’avais l’impression de me retrouver dans une version désuète d’un jeu de tennis.

Philipe Piguet, historien de l’art et critique, mentionne dans le texte du carton accompagnant l’exposition, que (sic) ‘Come back ’ en dit long sur le questionnement de Straumann à propos de la place qui est la nôtre dans l’espace où nous nous trouvons. Un questionnement d’identité dit-il? De ce « questionnement identitaire », je n’en ai pas trouvé trace dans l’œuvre. De toute façon, quand il faut lire les commentaires d’un « expert » pour arriver à trouver de la valeur à l’œuvre… c’est mal barré!

jeudi, mars 25, 2010

gentil gentil? NON!!! PAS GENTIL!

Comme vous le savez peut-être, je participe sporadiquement à la revue web PUNCTUM.
Mon dernier article portait sur le travail de Cécile Straumann, chez VU à Québec.
Ceux qui me lisent savent qu'il est très rare que j'écrive sur des expositions qui ne me plaisent pas. Je préfère parler des choses qui m'allument, mais je comprends maintenant que c'est peut-être une erreur de ma part d'avoir omis de m'exprimer quand je voyais des œuvres qui me laissaient indifférente ou pire, qui me donnaient l'impression d'assister à une farce.

Il s'avère que pour probablement la première fois j'ai commis un article qui exprimait mon manque d'enthousiasme face au travail de l'artiste citée plus haut. Quand on n'aime pas quelque chose, la tentation est forte de laisser libre cours à sa frustration et d'employer dans ses propos des mots blessants pour l'artiste. C'est ce que j'ai tenté de ne pas faire dans mon papier sur Straumann. Son travail m'est apparu léger, mièvre et sans réelle consistance et c'est ce que j'ai dit.

Mais voilà que, semble-t-il, les voix s'élèvent contre mes propos. Évidemment elles ne s'adressent pas directement à moi, mais les rumeurs courent et font frémir les branches. Ce qui m'étonne profondément c'est que les gens qui ne sont pas d'accord avec mes propos, ne s'attaquent pas à mon opinion, mais plutôt à ma légitimité. "Pour qui se prend-elle?", semble être la question mes détracteurs...

Pour qui je me prends? ... Je me prends simplement pour une fille qui s'est donnée comme mission de parler d'art d'une façon spontanée avec le moins de chichis possible, de partager avec d'autres parfois par l'art actuel, ma passion et ma conviction que l'art nous est essentiel à tous. Je tiens à être toujours honnête dans mes propos et j'ai décidé d'arrêter de passer outre les expositions que je n'aime pas et de commencer à dire ce que je pense à leur sujet. Je ne prétends pas et je n'ai jamais prétendu être une experte, j'ai toujours clamé n'exprimer que ma seule vision des choses en lien avec ce que je connais, avec ce que j'ai appris de l'art au fil des nombreuses années pendant lesquelles je me suis intéressée au sujet.

Ce qui me questionne très sérieusement par contre c'est le fait que depuis le temps que je tiens ce blogue, que je participe à l'Aérospatiale sur les ondes de CKRL ou que j'écris dans PUNCTUM, personne n'a jamais auparavant mis en cause ma légitimité à exprimer un point de vue sur un travail d'artiste. Tant que j'ai écrit des choses très positives sur les expositions, tout le monde s'est entendu pour m'accorder voix au chapitre. Voici donc que j'ose dire qu'un travail m'a déplu et cette légitimé, cette voix au chapitre est remise en cause, voire même niée.

Donc si je comprends bien, quand je suis gentille j'ai le droit de parler, sinon: Ferme-la donc, oh toi ignare qui n'est même pas une artiste....Pis à part de ça, pour qui tu te prends?

Pourquoi est-il donc si difficile au Québec et oserais-je À Québec, d'accepter que quelqu'un exprime un désaccord, une opinion moins flatteuse de ce qui se fait?
Croyons-nous vraiment que c'est en encensant tout ce qui se fait en art que l'on va attirer de nouveaux publics? Croyons-nous que juste le fait de dire que c'est bon ou encore de taire notre déplaisir va donner plus de valeur à un travail d'artiste?

Je m'inscris en faux, je clame qu'il faut dire ce qui est, et dorénavant, j'exprimerai le bon comme le mauvais, n'en déplaise à ceux qui se demande POUR QUI JE ME PRENDS?