jeudi, mars 29, 2007

Amour organique

Appuyer sur les boutons
Tirer les manettes
La machine fait TILT
En amour; pas de FREE GAME

GAME OVER




Tiré de: FRAGILE EDEN OU UN ESSAI SUR LA SÉDUCTION
Jacques Blanchet, 1999



tiré de: l'exposition collective des ateliers TOUTOUT; AUTOUR DE LA LÉGÈRETÉJacques Blanchet 2000

mardi, mars 27, 2007

Une chance qu'il y a l'art

Ce matin, au lendemain des élections provinciales, je suis en deuil, de la tête aux pieds, même les sous vêtements. Mais je m'incline devant l'exercice démocratique et je crois que le message est passé clairement, IL FAUT SE REMETTRE EN QUESTION. Ceci dit, si les gens voulaient vraiment du changement, ils auraient pu voter QS.

Mais bref, j'avais promis de revenir à l'art. Heureusement d'ailleurs qu'il y a l'art!!!!
Voici donc une invitation

Présentation publique et rencontre avec l'artiste Érick d'Orion

Dans le cadre de son programme d'accueil d'artistes en résidence, Recto-Verso est heureux de vous convier à une première présentation publique des travaux de l'artiste Érick d'Orion autour de son installation solo de musique concrète pour 6 pianos sans pianistes. Accueilli en résidence au studio d'Essai de Recto-Verso du 19 au 29 mars, l'artiste présentera les aboutissants du travail effectué pendant son séjour lors d'un 5 à 7 sympathique. Bienvenue dans le monde d'Érick d'Orion!

Le jeudi 29 mars, de 17 h à 19 h
Au studio d'Essai de la coopérative Méduse
591, rue De Saint-Vallier Est, Québec
RenseignementsÊ: 418-522-0174 poste 1
Entrée libre

Solo de musique concrète pour 6 pianos sans pianistes
Un espace audio qui invite le spectateur à revoir et à réentendre l'objet quasi familier qu'est le piano du point de vue « concret », c'est-à-dire en utilisant l'objet sans le concours d'intermédiaires « classiques » (partitions, interprètes). Six pianos de différentes époques répondent aux impulsions de moteurs désaxés disposés sur leurs structures. Les instruments comme surfaces vibrantes, caisses de résonance.

“A piano is said to be ruined (rather than neglected or devastated) when it has been abandoned to all weathers, say on a sheep station or tennis court, with the result that few or none of its notes sound like that of an even-tempered uptight piano.

A Ruined Piano has its frame and bodywork more or less intact (even though the soundboard is cracked wide open, with the blue sky shining through) so that it can be played in the ordinary way.

All that fine Nineteenth century European craftsmanship, all the damp and unrequited loves of Schumann, Brahms and Chopin dry out and degrade into a heap of rotten wood and rusting wire. The pianola's dusky melodies become the harsh and common parlance of dogs, crows and sheep station owners complaining about the drought.
(World Association for Ruined Piano Studies (http://www.warpsmusic.com))

vendredi, mars 23, 2007

BS ou le vrai bien-être social

J'ai écrit ce matin en commentaire sur un billet de la Déesse dodue que tout dans la vie est politique. Vous ne serez donc pas surpris si je me permets ici encore une fois de transgresser la vocation de ce blog et de parler de politique.

J'entends beaucoup autour de moi une sorte d'acquiescement envers l'idée qui veut remettre au travail 25 000 assistés sociaux au cours des 4 prochaines années. Cet enthousiasme envers une mesure prônée par celui dont on ne prononce pas le nom, m'interloque!! Ben voyons donc! Croyez vous vraiment que c'est facile de réintégrer 25 000 personnes à un marché du travail de plus en plus exigeant? Croyez-vous vraiment que les mesures répressives sont la solution? Ça a déjà été essayé ET ÇA NE MARCHE PAS mesdames et messieurs!! Tout ce que ça accomplit c'est faire travailler plus de fonctionnaires et dépenser plus d'argent à faire peur à des gens qui sont déjà, de toutes les autres façons, dénigrés par la société. Ha oui j'oubliais un autre effet édifiant de la répression envers les assistés sociaux: ça crée encore plus de sans abri! Parce qu'une fois que tu te fais couper tes prestations, il te reste quoi???: la rue!

Ben oui, c'est sûr qu'il y a trop de monde qui vivent de prestations d'aide sociale, ben oui c'est aberrant que des gens en bonne santé et en relative possession de leurs moyens ne travaillent pas! Mais pour renverser la vapeur il va falloir avoir une vision pas mal plus large. Des solutions comme augmenter le salaire minimum par exemple. Et oui, c'est possible, ils parlent même de le faire en Ontario, alors imaginez!
J'entends des gens s'élever contre le fait que certains prestataires d'aide sociale refusent des emplois rémunérés au salaire minimum. En ce moment, c'est un peu normal quand on pense qu'avec un job au salaire minimum, les déplacements, les dépenses liées au travail, quand c'est pas carrément la garderie pour les petits, ils vont se retrouver plus pauvres que quand ils recevaient des prestations. Le feriez-vous??? Ben pas moi! Pis c'est pas parce qu'ils sont sur le BS qu'ils sont caves!!

Je crois aussi, qu'une partie de la solution va venir de ce qu'on choisit d'investir dans le système d'éducation. Des classes moins nombreuses dans des écoles qui sont équipées de ressources professionnelles qui viennent soutenir les enseignants dans les cas plus difficiles, la détection et l'intervention dès l'école primaire auprès des décrocheurs. Un des mes amis(Allo Jean-François) travaille auprès des jeunes qui font leur première demande d'aide sociale pour essayer de les orienter ailleurs et ce qu'il me dit fait mal au coeur: à 18 ans il est trop souvent déjà trop tard pour changer le cours des choses!!!

Investir massivement donc dans une école qui démontre qu'il y a des portes à ouvrir pour se rendre ailleurs que sur le BS, d'autres chemins à suivre. Je vous entend d'ici: oui mais la santé il faut mettre plus d'argent dans la santé, pis les malades dans les corridors, pis attendre 8 heures à l'urgence pis les listes d'attente pis toute pis toute... C'est vrai! Mais l'un n'empêche pas l'autre et encore une fois si on veut faire autre chose que mettre un pansement temporaire sur le système de santé, il faut investir dans l'éducation. En effet, tous les sociologues s'accordent à le dire, plus les gens sont instruits, moins ils sont malades. Et puis l'éducation ça permet de faire de la prévention sur le plan de la santé. Dans cette merveilleuse campagne électorale qui tire à sa fin (ouf) nous n'avons que très peu entendu parler de prévention, or il serait peut-être intéressant de se rappeler qu'un dollar investit dans le préventif en fait économiser 8$ dans le curatif. Il me semble que dans une logique bêtement économique ça se tient.

En terminant ce plaidoyer, j'ajouterai que je préfère vivre dans une société qui choisit de payer pour quelques individus qui peut-être profitent du système social que de vivre dans une société qui fout tous ses éclopés de la vie à la rue. En France les gens ne peuvent recevoir de l'aide sociale que pendant un certain temps; après c'est la rue. Une rue pleine de clochards instruits, de PDG déchus et d'intellectuels dans le caniveau. Des gens qui ont pogné un mur à un moment dans leur vie et qui n'ont pas eu le soutien pendant le temps requis pour se remettre sur pied.

C'est vrai que ÇA ça doit être tellement plus profitable pour la société!

Bon, lundi on vote, après c'est promis je reccomence à vous parler d'art

mercredi, mars 21, 2007

Ma mère et toutes les autres (Déesse dodue, Mère indigne ect)

En relisant mon dernier billet et en analysant mes réactions face aux derniers sondages sur les intentions de vote dans la région de la Capitale Nationale;40% pour l'ADQ (insérer ici une série de jurons de votre cru), je me suis encore une fois interrogée sur mon sens indéfectible de l'indignation!
Samedi dernier, j'avais une conversation téléphonique avec ma mère et nous discutions évidemment des prochaines élections . Elle me rapportait un échange récent avec un chauffeur de taxi. Encore une fois, elle partageait avec un inconnu sa fougue et son opinion sur les droits et les devoirs de chaque citoyen; moralité, le bonhomme va voter Québec Solidaire lundi prochain, c'est moi qui vous le dit!

Et là, pendue au bout du fil en écoutant sa voix vibrante, tout d'un coup, j'ai été frappée par un tsunami de souvenirs. Submergée par la souvenance des indignations maternelles, de ses montées aux barricades et de ses déclarations d'engagement qui ont bercé, non seulement mon enfance mais toute ma vie et encore aujourd'hui. Chacun d'entre nous est construit par la somme de ses expériences, mais aussi et peut-être même d'abord, par ce qu'il hérite de ses parents; pour y adhérer ou pour s'y opposer.

Ma mère donc, nous a transmis son sens de l'émerveillement et son goût de l'art, mais aussi son sens de la justice, de l'indignation et de l'engagement, son goût de l'inusité, une partie de sa marginalité, même si en me mesurant à l'aune de son originalité je me trouve bien conformiste.
Ma mère, la conteuse, en train d'influencer toute une autre génération

Les années qui passent n'ont pas servi d'éteignoir à sa flamme et si je souhaite quelque chose pour mon avenir, c'est certainement de garder intacte, comme ma mère, toute la lumière dans l'oeil coquin et la vivacité de l'esprit. Continuer à faire des choix qui ne sont pas toujours RATIONNELS, choisir de pelleter des nuages plutôt que faire du ménage, dévorer quelques livres en laissant passer/brûler le souper, inventer des nouvelles absurdes et farfelues en faisant, à haute voix, la lecture du journal à mon amoureux....

Je parlais avec mon ami D'Orion il y a quelques jours de l'importance de sa grand-mère dans sa vie à lui. Je connais plusieurs femmes inspirantes, qui vivent leur quotidien avec humour et passion et qui sont pour leurs enfants des inspirations et des sources de motivation. À chaque fois que j'ouvre un livre, que je vais au théâtre ou que j'écris un billet sur ce blog, à chaque fois que je m'indigne ou que je m'emballe en discutant, c'est l'âme de ma mère qui s'agite derrière comme un fantôme ébouriffé et bienveillant.

cette signature, il n'y a qu'elle qui la comprenne

vendredi, mars 16, 2007

Choquant la censure!!!!


Je n'en suis pas revenue en lisant que le Centre d'artistes Espace Virtuel avait retiré deux tableaux de l'exposition intitulée Perte de naïveté ou infantilisation ? de l'artiste Bruno Gareau. En effet, deux oeuvres de l'artiste ont été retirées des murs de la galerie pour répondre aux exigences de la Ville de Saguenay (organisme subventionnaire) et de la direction du Cégep de Chicoutimi. Après qu'on les eut remisées, elles ont été remplacées par des avis expliquant sommairement la situation aux visiteurs.


Il est vrai que certaines des oeuvres de Gareau peuvent êtres choquantes, mais elles le sont à mon avis, du fait du sujet qu'elles traitent bien plus que du traitement en soi. On y voit parfois des corps nus ou des actes sexuels explicites. Dans certains cas, l'artiste a même créé des collages à partir d'images pornographiques montrant des organes génitaux en plein coït. Évidemment, si on y colle comme le fait Gareau, l'imagerie de l'enfance - petit canard, jovial éléphant, cela heurte et dérange. Mai le thème même de la sexualisation de l'enfance n'est-il pas choquant??

Qu'une exposition provoque des réactions contradictoires va de soi. Qu'il y ait censure est innadmissible. Sommes-nous dans un régime totalitaire??!! Le Québec semble encore trop souvent englué dans le conformisme bien-pensant et la rectitude morale catho.

On censure le travail de Gareau alors qu'il s'emploie justement à dénoncer ce qui lui a été reproché par les plaignants. Il se pose en détracteur des publicitaires qui exploitent les filons de la sexualité et de l'enfance pour stimuler le désir d'un public cible - parfois très jeune. Il nous lance au visage la réelle pornogaphie; celle de l'hypersexualisation de l'enfance.

Gareau tente d'utiliser son médium pour véhiculer ses idées par rapport à l'hypermédiatisation de la sexualité, et à l'effet de ce phénomène sur les enfants, mais aussi de son écho chez un public qui ne correspond pas aux critères de beauté et à l'image type des canons de la mode: personnes handicapées, âgées, obèses, etc.

Dans Perte de naïveté ou infantilisation?, Bruno Gareau fait justement la lumière sur la façon dont notre société inculque aux jeunes une attitude sexuelle précoce. Question importante s'il en est. Les censeurs du travail de Gareau préfèreraient-ils que l'on se ferment les yeux sur cette réalité. Sommes-nous encore dans la dynamique de "toute vérité n'est pas bonne à dire"? Quelle hypocrisie!

Je sais d'expérience qu'il est difficile de résister aux pressions indues exercées par un organisme subventionnaire. Je sais que, quand cet organisme est Promotion Saguenay ou Ville Saguenay, la tâche relève du cauchemar. Il n'en reste pas moins que cette situation crée un dangereux précédent. Un organisme subventionnaire a-t-il droit de regard sur ce qui est diffusé dans un centre d'artistes autogéré? Si oui, à partir de quand peut-il imposer son bâillon?

J'hésite à jeter la pierre à la direction d'Espace Virtuel, mais j'aurais souhaiter les voir se tenir un peu plus droits un peu plus solides devant l'étroitesse d'esprit et la démagogie.

Ville Saguenay qui vient faire des leçons de morale aux artistes, quelle farce! On aura vraiment tout vu!!
Je n'en dis pas plus.


extraits de textes de http://www.voir.ca/actualite/popculture.aspx?iIDArticle=46482

lundi, mars 12, 2007

Purifiés; la vérité qui tue


"J'écris la vérité et ça me tue" Sarah Kane-1971-1999

Je ne vais pas assez souvent au théâtre, mais quand j'y vais, je suis toujours touchée, bouleversée, questionnée. C'est exactement ce qui s'est passé quand je suis allée voir Purifiés de Sarah Kane, monté, produit et mis en scène par tectoniK_compagnie de création et présenté au théâtre Premier Acte à Québec.

Sarah Kane, dramaturge britannique, est née le 3 février 1971 à Essex et est décédée le 20 février 1999 à Londres. Ses pièces suscitent un scandale au Royal Court Theatre,notamment Blasted (Anéantis).Elle est également l'auteur de Phaedra's Love (L'amour de Phèdre), Cleansed (Purifiés), Crave (Manque) et 4.48 Psychosis (4.48 Psychose) - Sarah Kane souffre de dépression profonde et est internée (volontairement) à 3 reprises. Sarah Kane se suicide à l'âge de 28 ans (en se pendant avec ses lacets dans les toilettes d'un hôpital) en 1999.Seules quelques unes de ses pièces ont été montées au Québec. Je pense entre autre à 4.48 Psychose, interprétée par Marie Villeneuve des Têtes Heureuses.
D'emblée j'ai été séduite par l'audace de tectonik_créations de s'attaquer à une telle oeuvre. Purifiés raconte une histoire qui se déroule en principe dans une Université, mais qui ressemble en fait à une chambre de torture dans un asile ou encore à un camp de concentration. La mise en scène fait appel à la danse, la musique, à un texte fort, violent soutenu par d'excellents comédiens, intenses, engagés.

En scène, un frère et une soeur, un couple homosexuel, une danseuse dans un peep show, un maître de cérémonie cruel et omnipotent. L'amour trahi, l'amour qui tue, l'amour qui transforme, l'amour qui libère. Aimes-moi ou tues-moi. Une oeuvre qui s'attaque à bien des tabous; folie, viol, torture, inceste, homosexualité, changement de sexe... sans jamais tomber dans les clichés, en sublimant l'horreur par la beauté du texte et des gestes. Une oeuvre dure, violente, insupportable parfois, mais aussi remplie de grande beauté et d'une fragilité qui écorche l'âme. Cette pièce m'a profondément bouleversée en ce qu'elle a suscité en moi l'expérience profonde de la détresse que l'on ressent face à la trahison, à la solitude, à l'horreur banalisée d'un quotidien silencieusement tragique.


Je connais des gens qui refusent de voir des oeuvres sombres (films, théâtre, livres), des gens qui considèrent que l'on est suffisamment conscients de l'horreur du monde sans avoir à la prendre en pleine gueule aussi durement. C'est leur droit. Je ne vois pas les choses de cette façon, je pense, comme Sarah Kane, qu'il est nécessaire de voir et d'entendre l'Enfer:
"Nous devons parfois descendre en Enfer par l'imagination pour éviter d'y aller dans la réalité. L'expérience de la souffrance imprime en nous les marques de ses leçons tandis que la spéculation nous laisse intacts (relativement) et je préfère prendre le risque de susciter des réactions violentes plutôt que d'appartenir passivement à une civilisation qui s'est suicidée" Sarah Kane

Alors bravo à tectonik_création et au théâtre Premier Acte d'avoir oser une oeuvre aussi marquante et dissonante.

Je souhaite vivement qu'elle soit jouée encore, ici à Québec, à Montréal, enfin un peu partout au Québec.

mercredi, mars 07, 2007

la 8e merveille du monde

Comme l'entête l'indique, ceci se veut un blog sur l'art. Certes je m'égare parfois à traiter de sujets qui n'ont que peu ou pas de rapport avec l'art, mais cette fois-ci, je suis en plein dans le mille.

Nous avons tous notre propre idée de ce qui constitue la 8e merveille du monde. Voici la mienne, une vraie oeuvre d'art, en terme de quête d'esthétique, quête de sens, sens de la vie; ma filleule, Mathilde, 7 mois.



mardi, mars 06, 2007

Jeu d'asphalte

Yves Tremblay

Un petit clic, un petit tour dans l'univers d'Yves Tremablay

Je déplore souvent que les artistes n'aient pas de site Internet pour mettre en valeur leur travail, mais là vraiment chapeau, c'est vachement réussi

lundi, mars 05, 2007

En parlant de choquer

Une des forme d'art actuel qui me touche le plus et qui en même temps me laisse le plus souvent perplexe est sans doute la performance. Cela me touche peut-être parce que j'ai la perception de l'implication intime et parfois extrême de l'artiste dans son oeuvre et c'est également pour cela que je suis déconcertée. J'ai vu quelques performances qui m'ont beaucoup touchées. Toutes celles de Claudine Cotton par exemple. Je pense entre autres à celle effectuée dans le cadre de Autour de la légereté du collectif TOUTOUT.

En continuant dans l'esprit de mon billet l'art peut-il encore choquer, j'ai envie de vous parler aujourd'hui de celle que l'on considère comme la grand-mère de la performance; Marina Abramovic et quelques unes de ses performances qui moi, m'ont profondément bouleversée, on peut donc parler ici de choc. Encore une fois, c'est l'émotion transmise, la teneur du propos et le médim utilisé pour les transmettre qui m'ont "choquée".

Marina Abramovic est une artiste serbe née à Belgrade en 1946. Elle pousse les limites de l'endurance physique et mentale à travers ses performances. Elle s'est lacérée, flagellée, a congelé son corps sur des blocs de glace, pris des produits psychoactifs et de contrôle musculaire qui lui ont causé des pertes de connaissance. Durant l'exécution d'une de ses œuvres, elle s'est de même trouvée presque morte d'asphyxie sous un rideau de flammes. Elle crée un point de rupture avec le public. elle force les spectateurs dans le ici et maintenant en les confrontant à la représentation du danger, de l'urgence.

J'ai choisi trois oeuvres d'Abramovic (cela a été très difficile) pour illustrer à quelle point cette particulière forme d'art peut -être poignante.

Dans « Balkan Baroque » (1997), qui fut récompensé du Lion d’Or à la biennale Venise, l’artiste performe sur scène, illuminée par deux écrans vidéo montrant des images des ses parents. Elle est assise sur un tas d’os d’animaux qu’elle nettoie de leur viande restante. Tout à coup, elle raconte la légende d’un rat-loup, une créature qui mange les animaux de sa propre espèce quand elle a peur. L’allusion à la guerre balkanique est évidente.


En novembre 2004, l’artiste fait un travail coopératif avec Jan Fabre – « Virgin/Warrior , Warrior/Virgin » - dans le Palais de Tokyo (Paris). Ils restent quatre heures dans une capsule de verre où ils pratiquent le culte du sacrifice et du pardon en blessant l’autre avec des armes en métal et communiquant avec le public au moyen des messages écrits avec leur propre sang

« Balkan Erotic Epic » consiste en plusieurs projections qui explorent le corps humain et l’érotisme qu'on retrouve dans les traditions païennes de cette région. Ces travaux sont le résultat de recherches sur le folklore serbe dans lequel Marina a découvert de nombreuses histoires quant à l’emploi de l’érotisme et de la sexualité dans la vie quotidienne : le corps et les parties génitales ont une place prépondérante dans la fertilité et les rites agricoles des paysans balkans. les habitants des Balkans utilisent leurs organes sexuels, masculins et féminins, pour changer le monde, pour conjurer le sort : avoir une bonne récolte (se masturber dans la terre), éliminer les parasites (attacher une larve au pénis d’un enfant), se préserver de l’impuissance la nuit de noces (mettre son pénis dans trois trous creusés dans le tablier d’un pont en bois), protéger son enfant du mauvais oeil, regagner l’amour de son mari, etc… Par exemple, en cas de fortes pluies, les femmes du village courrent dans les champs, levent leurs jupes pour effrayer les dieux et mettre fin à la pluie. A travers une série de photographies et films, Marina célèbre la culture et le folklore des Balkans, le pouvoir de la sexualité et de la tradition.

Comment fabriquer un mucisien

Si vous êtes aussi tordus que moi, vous vous êtes peut-être déjà demandés comment devient-on musicien de musique actuelleou plutôt créateur en art audio?

Ben oui quoi, il me semble que nous grandissons à peu près tous dans le même genre d'environnement musical,(pop occidental rock ou country avec un ti peu de classique pis de chanson fronçaiseu) et que la grande majorité d'entre nous sort difficilement des sentiers rebattus en matière de musique. Je pense même que c'est souvent plus facile d'élargir nos horizons en arts plastiques qu'en musique. Alors comment se fait-il que certains musicien deviennent Daniel Lavoie et d'autres.... Érick D'Orion
N'écoutant que mon désir insatiable de renseigner mes fidèles lecteurs, j'ai demandé à L'INTERVENTIONNISTE, de nous présenter cette bibitte étrange, ce musicien qui fait de la musique avec des morceaux de machines, l'artiste international bien connu: ÉRICK D'ORION!


Clache: Cher Interventionniste, pouvez-vous nous raconter un peu le parcours de ce grand génie de la contre-culture:

L'interventionniste: Bien sûr, il me fait d'ailleurs grand plaisir de participer à ce blog génial et de contribuer à nourrir le cerveau avide de ses lecteurs (lecteuses) émérites!

Donc, Érick D'orion a grandit chez sa grand mère avec ses oncles et ses tantes. Milieu super pauvre dans le Bas-St-Laurent/Gaspésie (Mont-Joli): culturellement super pauvre aussi. La musique (le disco et le prog-rock à forte prédominance Pink Floyd-Supertramp) était importante pour les tantes et les oncles: importante dans le sens "on s'achète des disques, on dance, on fume des joints, etc". tous fortement orientés party, comme la plupart des habitants de la région en fait.
Donc musique super importante et party, dis-je.

Déjà adulé à un très jeune âge, Érick DORION est littéralement couvert de cadeaux. Exemple: un tourne-disque Mickey Mouse Disco à l'âge de 5 ans. Les premiers scratchs.
Dans cette omniprésence de la musique, on retrouve une apogée suprême: l'adolescence. Vers 11-12 ans, outre la musique, le cinéma commence à faire triper royalement notre musicien en herbe(herbe!!??). Ciné-répertoire à Radio-Québec tard le soir. tout seul dans sa chambre sur la petite tv.
Et les partys d'adolescences. Son goût pour l'extrême dans tout se développant au même rythme que la conscience de son côté marginal. Et la recherche du maximum en musique. En même temps, le death métal devient super populaire dans sa région: les gros groupes californiens et east-coast viennent jouer dans les patelins avant de jouer à Mtl (même pas Québec!): Death Angel, Morbid Angel, Suffocation, Napalm Death, etc. Donc le tympan se lubrifie.

À partir de là pour Érick D'ORION, c'est la recherche. Recherche difficile puisque notre DORION vit en région éloignée (Et culturellement pauvre ne l'oublions pas) Mais grâce à Musique Plus, il prend contact pour la première fois avec Sonic Youth, et c'est là que son orientation musicale mange une claque: à 15 ans, il trouve ce qu'il cherche! Si on ajoute à ça que pas un chat ne connaissait Sonic Youth dans la région; DORION connait un grand moment de gloire.

Le temps file, en arrivant au Cégep, il s'empresse de faire découvrir Sonic Youth à ses nouveaux amis de party et d'utopie, dont celui avec qui il fera ses premiers pas en exploration sonore et avec qui il a formé Napalm Jazz et le projet duo morceaux_de_machines;Aimé.

Avec son premier versement de bourse d'études au Cégep,il s'achète pour 150$ de cds, parmis lequels: John Coltrane, New thing at Newport. Et vlan! c'est l'univers du free jazz qui lui rentre dedans. du coup, progressivement, il laisse tomber Sonic pour Coltrane, Taylor, Ware, Coleman, etc.

Un jour DORION et Aimé décident d'animer une émission de radio à CKIA qui se nomme...Naplam Jazz. Mélange de Free JAzz, Hip hop (DORION aime le hip hop), électronique et poésie. À l'origine l'émission est assez traditionnelle, dans le sens qu'on y diffuse de la musique sur disque et qu'on y lit des trucs. bon, plutôt assez éclaté, mais conforme. Les animateurs achetent beaucoup de cds et ont une entente avec la boutique Le Sillon, qui leur prête chaque semaine un nouveau cd. C'est là qu'ils découvrent John Zorn, la musique actuelle, et un peu plus de free.
Et un soir de la St-Jean, soir où il y a eu une énorme émeute, DORION, Aimé et des amis sont à la station de radio pour l'émission, et c'est là que, sous l'effet de l'alcool et du pot les choses dérapent; ils mettent 2 cd en même temps. Et hop! quelqu'un commence à crier dans un micro! Et vlan! Aimé scratch un disque! Et DORION et lui commence à jammer. Et c'est comme ça que Napalm Jazz est devenue leur
tremplin d'exploration audio pendant 5 ans!!! à tous les dimanches, entre 2 et 4 heures d'impros libres, de moins en moins de structures, et leur langage s'est développé. l'Ami Philémon se joint à eux, et Napalm JAzz devient un trio qui vit à l'extérieur de l'émission.

Puis c'est la création d'un projet purement électronqiue en duo; morceaux_de_machines.Et le déménagement des gars à Montréal.
Et les premiers shows (après 5 ans de pratique sans prestations sur scène!).
Et une semaine de résidence de morceaux_de_machines à Avatar.
Et la sortie du premier album.
et.
Depuis deux ans, Érick d'Orion explore de plus en plus en solo des concepts en art audio qui le rapproche de ses études en histoire de l'art...


Merci cher Interventionniste de nous avoir si bien illustré la genèse de l'Ârtisse