vendredi, mars 23, 2007

BS ou le vrai bien-être social

J'ai écrit ce matin en commentaire sur un billet de la Déesse dodue que tout dans la vie est politique. Vous ne serez donc pas surpris si je me permets ici encore une fois de transgresser la vocation de ce blog et de parler de politique.

J'entends beaucoup autour de moi une sorte d'acquiescement envers l'idée qui veut remettre au travail 25 000 assistés sociaux au cours des 4 prochaines années. Cet enthousiasme envers une mesure prônée par celui dont on ne prononce pas le nom, m'interloque!! Ben voyons donc! Croyez vous vraiment que c'est facile de réintégrer 25 000 personnes à un marché du travail de plus en plus exigeant? Croyez-vous vraiment que les mesures répressives sont la solution? Ça a déjà été essayé ET ÇA NE MARCHE PAS mesdames et messieurs!! Tout ce que ça accomplit c'est faire travailler plus de fonctionnaires et dépenser plus d'argent à faire peur à des gens qui sont déjà, de toutes les autres façons, dénigrés par la société. Ha oui j'oubliais un autre effet édifiant de la répression envers les assistés sociaux: ça crée encore plus de sans abri! Parce qu'une fois que tu te fais couper tes prestations, il te reste quoi???: la rue!

Ben oui, c'est sûr qu'il y a trop de monde qui vivent de prestations d'aide sociale, ben oui c'est aberrant que des gens en bonne santé et en relative possession de leurs moyens ne travaillent pas! Mais pour renverser la vapeur il va falloir avoir une vision pas mal plus large. Des solutions comme augmenter le salaire minimum par exemple. Et oui, c'est possible, ils parlent même de le faire en Ontario, alors imaginez!
J'entends des gens s'élever contre le fait que certains prestataires d'aide sociale refusent des emplois rémunérés au salaire minimum. En ce moment, c'est un peu normal quand on pense qu'avec un job au salaire minimum, les déplacements, les dépenses liées au travail, quand c'est pas carrément la garderie pour les petits, ils vont se retrouver plus pauvres que quand ils recevaient des prestations. Le feriez-vous??? Ben pas moi! Pis c'est pas parce qu'ils sont sur le BS qu'ils sont caves!!

Je crois aussi, qu'une partie de la solution va venir de ce qu'on choisit d'investir dans le système d'éducation. Des classes moins nombreuses dans des écoles qui sont équipées de ressources professionnelles qui viennent soutenir les enseignants dans les cas plus difficiles, la détection et l'intervention dès l'école primaire auprès des décrocheurs. Un des mes amis(Allo Jean-François) travaille auprès des jeunes qui font leur première demande d'aide sociale pour essayer de les orienter ailleurs et ce qu'il me dit fait mal au coeur: à 18 ans il est trop souvent déjà trop tard pour changer le cours des choses!!!

Investir massivement donc dans une école qui démontre qu'il y a des portes à ouvrir pour se rendre ailleurs que sur le BS, d'autres chemins à suivre. Je vous entend d'ici: oui mais la santé il faut mettre plus d'argent dans la santé, pis les malades dans les corridors, pis attendre 8 heures à l'urgence pis les listes d'attente pis toute pis toute... C'est vrai! Mais l'un n'empêche pas l'autre et encore une fois si on veut faire autre chose que mettre un pansement temporaire sur le système de santé, il faut investir dans l'éducation. En effet, tous les sociologues s'accordent à le dire, plus les gens sont instruits, moins ils sont malades. Et puis l'éducation ça permet de faire de la prévention sur le plan de la santé. Dans cette merveilleuse campagne électorale qui tire à sa fin (ouf) nous n'avons que très peu entendu parler de prévention, or il serait peut-être intéressant de se rappeler qu'un dollar investit dans le préventif en fait économiser 8$ dans le curatif. Il me semble que dans une logique bêtement économique ça se tient.

En terminant ce plaidoyer, j'ajouterai que je préfère vivre dans une société qui choisit de payer pour quelques individus qui peut-être profitent du système social que de vivre dans une société qui fout tous ses éclopés de la vie à la rue. En France les gens ne peuvent recevoir de l'aide sociale que pendant un certain temps; après c'est la rue. Une rue pleine de clochards instruits, de PDG déchus et d'intellectuels dans le caniveau. Des gens qui ont pogné un mur à un moment dans leur vie et qui n'ont pas eu le soutien pendant le temps requis pour se remettre sur pied.

C'est vrai que ÇA ça doit être tellement plus profitable pour la société!

Bon, lundi on vote, après c'est promis je reccomence à vous parler d'art

6 Comments:

At 2:28 p.m., Anonymous Anonyme said...

On s'entend : le Québec est une société distincte.
Cela a pour résultat que l'on choisi d'agir différement.
Alors, pourquoi faire comme en France, en Angleterre et au USA ? Le résultat de leurs politiques envers les moins nantis et les chômeurs n'est pas très édifiant.
À court terme, sans doute, ça fait bien mais, comme dans la santé : prévenir par l'éducation, c'est mieux.

 
At 3:57 p.m., Blogger & said...

Le BS a été inventé après la dépression des années trente. Le budget du BS est toujours beaucoup inférieur au simple coût que représenterait la répression (police, équipement, soins, dommages) nécessaire à maintenir la paix sociale dans le cas de sa disparition. C'est ça, la joke. Enlevez le BS, la moitié se retrouve dans les milices à taper sur l'autre moitié.

Encore une fois, rien de nouveau là-dedans, il est plus rapide de se renseigner là-dessus que d'en parler. Brésil, Argentine, USA. Il s'agit d'une évidence. Quels imbéciles peuvent croire que 100% des pauvres regarderont leurs enfants mourir d'inanition sans réagir ? Ah oui, c'est vrai, y en a.
Bon vote.

 
At 6:16 a.m., Anonymous Anonyme said...

Nous ne pouvons rien faire s'il n'y a pas de révolution...trop de gens croient que de parvenir en banlieue, son chalet dans le nord, son voyage dans le sud une ou deux fois par année son emploi garanti, sa pension garantie, il a déjà choisi sa maison roulotte déjà choisi pour sa retraite, il connait probablement l'emplacement de son dernier repos....

Une révolution c'est de faire un tour complet, mais comment le faire avec des gens qui ont aucun intérêt à voir ce tour s'accomplir, nous n'avons pas le choix, avancer ou périr....
Nous voulons un monde à notre image et il est désolant de voir que c'est le monde de gens que je n'aime pas, que je n'aime point qui nous mène....
Nous n'avons pas le choix que de s'impliquer et à notre tour faire notre devoir pour rendre ce monde meilleur....et juste
Nous n'avons pas le choix d'être au pouvoir des pays, des grandes corporations, grandes sociétés, compagnies, villes, écoles....
Nous devons agir ou nous taire, nous devons accepter la tyrannie des maîtres du monde, nous devons faire baptiser nos fils et nos filles dans un Wall Marde...
Nous devons briser ces chaînes invisibles qui nous empêche d'avancer, mais avant tout, la plus triste des constatation ces chaînes nous appartient.
Que pouvons nous faire de mieux agir ou mourir, choisir son winnebago to the go ou créer un monde à notre image....

J'ai mal à ce monde qui divise les petits l'un contre l'autre ...nous le savons nous l'endossons, nous sommes trop cons...........

 
At 2:40 a.m., Blogger & said...

Anonyme, dommage en esti que tu sois anonyme, y aurait une conversation à partir, et à soutenir !

 
At 5:59 a.m., Anonymous Anonyme said...

Ben voici donc mon cher & je ne suis plus anonyme

Yodoba

 
At 3:19 p.m., Blogger Le lecteur de romans russes said...

Je partage parfaitement vos préoccupations, je suis convaincu que le bonheur est dans la bonté et que c'est la même chose pour la société. J'écris de Montréal où on est héberlué et on ne comprend pas trop ce qui se passe chez vous

 

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