mardi, septembre 26, 2006

Everybody loves a clown…………….

Ma conception de l’art implique une notion d’esthétique, de quête de sens, d’élévation spirituelle. Dans ce sens, la pièce que j’ai vue l'autre soir est définitivement de l’art. Son propos hargneux et grinçant m’habite encore et son sens me tarabuste.

Tout le monde aime les clowns parait-il! Mais les clowns eux, s’aiment-ils? En tout cas, celui que j’ai vu l’autre soir semblait rempli de dégoût de mépris et de désespoir. Circus Minimus, pièce écrite par Christian Bégin et interprétée par lui, dans le rôle du clown et par Martin Drainville dans le rôle de l’homme canon est un huis clos, intense jusqu’à l’insupportable parfois. Une diarrhée verbale expulsée par la bouche amère d’un clown déchu, déçu, sans dessous dessus. Une réplique retenue et avare de l’homme canon qui s’enfle peu à peu et explose comme un coup de poing. Un texte sur le désengagement, et oui encore un, mais cette fois écrit avec l’accent d’une vérité trop souvent cachée par les beaux principes et les bons sentiments.

Gueuler sur tout, se dire qu’on ferait mieux que ça, que ça devrait être autrement, mais gueuler toujours sans jamais rien FAIRE. Révolutionnaires de bars salon à vos armes! Est-ce que ça veut dire quelque chose pour toi faire de quoi? Demande l’homme canon.

C’est la question, la quête, la réponse évasive qui file au détour d’une phrase en forme de pirouette.

Écrire un blog est-ce que c’est FAIRE de quoi ??????????

Les magic bus

Il y a deux fins de semaine à Québec, sur les Plaines d’Abraham, se tenait un événement en art contemporain intitulé : Les convertibles.
10 autobus transformés, par 10 artistes professionnels issus de 10 villes ou régions du Québec, 10 artistes qui ont travaillé en interaction avec des groupes de citoyens.
10 installations qui parlaient du déplacement, du voyage sous toutes ses formes, de chemin parcouru, de celui qu’on emprunte, de celui qu’on refuse.

Un événement en art contemporain vous dis-je et il y avait là, ce samedi après-midi, au moins 400 personnes. Ça faisait la file pour visiter les autobus! Du monde ordinaire, des monsieurs, des madames, des enfants et même des chiens. Plein de monde, un vrai bonheur!!!
Mais moi, vous commencez à me connaître, je n’allais pas me contenter de savourer sagement cet instant de joie… Ben non!
Je me suis donc demander pourquoi? Pourquoi cet évènement précis avait-il réussi le tour de force d'attirer autant de monde (il paraît que le dimanche c’était aussi fou).

Bien sur il faisait beau, il y avait eu, pour une fois, une bonne couverture médiatique, mais je me suis dit que ça devrait être autre chose. J’en ai discuté avec quelques artistes présents, tous restaient perplexes.

Je crois que j’ai trouvé. La population s’est appropriée cet événement parce qu’au départ ce sont des gens "ordinaire" qui ont été interpellés par les artistes, parce que ce sont ces gens qui ont mis la main à la pâte, participé à la création et se sont intimement impliqués dans la réalisation d’une œuvre. Peut-être aussi que le thème du déplacement nous touche particulièrement, nous les nomades québécois. Peut-être encore que c'est le côté spectaculaire de l'évènement, le côté accessible de l'autobus, que sais-je encore.... Les propos tenus dans chacune des installations n’étaient pas plus simples ou plus compliqués pas plus ou moins accessibles que la plupart des projets d’art contemporain et pourtant il est rare de voir autant de visiteurs à ce genre d’exposition.

À travers les allées de quilles/corbillards, les autobus scolaire couverts de laine, les images fragmentées et éclatées du voyage, du parcours d’une âme, d’un corps, d’une collectivité, le son de l’art a rejoint des centaines d'oreilles attentives et je suis certaine qu’il y a eu bien des discussions dans les chaumières ces soirs là.

Un événement d’art contemporain et populaire, quelle réussite!

Présenté dans une ville près de chez vous le 29 et 30 septembre et le 1er octobre

http://www.journeesdelaculture.qc.ca/lesconvertibles/index.htm

jeudi, septembre 21, 2006

Et bien chantez maintenant

J’ai parlé dans ce blog de ce qui à mes yeux, faisait de quelqu’un un artiste, de ce qui constituait l’art. Enfin, disons que j’ai tenté d’exprimer mon point de vue sur ces deux points. J’ai exprimé l’idée que l’art était peut-être tout simplement la quête de l’expression d’une émotion.

Je me suis rappelée récemment, que l'art c’est aussi le courage. Le courage de réaliser des rêves, de faire les choses jusqu’au bout, de chercher, d’affronter ses craintes les plus sombres, de remettre en question et de dire aussi ce que les autre ne veulent pas entendre

Le courage donc. J’en ai eu un bel exemple il y a quelques jours quand je suis allée entendre une amie qui donnait un spectacle de chant. Et oui tout simplement, un spectacle de chant. Il faut dire aussi que cette amie n’est pas une chanteuse professionnelle. Elle est une femme avec une très belle voix qui chante depuis longtemps. Une femme avec un vieux rêve : monter sur scène et chanter devant un public. Elle a donc fait ce qu’il fallait pour concrétiser son rêve. Elle a trouvé et loué une salle, embauché des musiciens, vendu des billets et surtout, elle a travaillé sans relâche, elle a surmonté ses angoisses et ses envie de renoncement et elle nous a offert un beau moment chargé d’émotions. Un moment imparfait et parfait à la fois, l’expression d’émotions intenses et au bout du compte un sentiment de victoire et d’accomplissement.

J'ai souvent pensé à elle dans les semaines qui ont précédé son spectacle, je me suis imaginé les angoisses et tremblements qui devaient sûrement s'emparer d'elle par moment. J'ai pensé à tout ce que je laisse me paralyser dans la vie, à tous ces obstacles qui me serve d'excuses pour ne pas agir et j'ai ressenti plus qu'un brin d'envie pour celle qui fonçait et osait.

J’ai été touchée par le courage et l’émotion de son travail et je lui lève encore une fois mon chapeau virtuel