jeudi, mars 26, 2009

La géométrie de l'espace

Ce qui je trouve toujours fascinant dans l'art, c'est le chemin emprunté par les explorateurs. Ceux dont le travail nous font voir notre quotidien différemment.

Entrer dans une pièce est un geste anodin et récurent. On entre, sans vraiment prendre conscience de l'espace, on remarque parfois la lumière pas toujours, la pièce est fonctionnelle, on va y faire "quelque chose".

Je suis entrée dans une pièce du centre d'artiste la Chambre Blanche, une pièce remplie d'espace, remplie de lumière, j'ai sentie un petit tressaillement de joie. Je n'avais pas encore vraiment saisi.

L'intervention d'Antonnello Crucio transforme l'espace ou plutôt l'éclaire d'un jour différent. À hauteur du regard, comme la ligne d'horizon l'artiste, aligne comme les mots d'une phrase, des "tableaux". Si je mets tableaux entre guillemets, c'est qu'en fait les rectangles identiques, tracés selon des dimensions précises qui sont celles que l'artiste utilise toujours, ces tableaux dis-je naissent des murs même, de l'espace qu'ils habitent.

Dans certains cas Antonnello enlève des épaisseurs dans le mur, peinture et plâtre finement pelé de la surface, découvrant un paysage délicat et lunaire, d'autres fois les rectangle saillissent du mur et leurs contours projettent des ombres qui changent avec la lumière et qui modifie toute la perception de l'espace.

L'oeil est bercé sereinement dans l'espace.Le silence y est une présence tangible et pure. L'oeuvre est le lieu, les mêmes gestes posés dans un lieu différent produiraient automatiquement une oeuvre différente.

Cette façon que l'art a de venir nuancer les gestes anodins, me fascine et je ne cesse d'en découvrir les effets

dimanche, mars 22, 2009

Mes oreilles de féministe jouisssent


Je me réveille aux sons de la radio. J'arrive dans la cuisine. Loverman écoute un extrait des Narrateurs atypiques pour un siècle hystérique de l'émission radio-canadienne Vous êtes Ici.

La voix qui remplit la cuisine et ma chambre est celle d'une femme allumée et vociférante; Nadine Walsh. J'écoute et je vous invite à le faire à votre tour. Pour ceux et celles que les propos féministes réjouissent et pour ceux qui se demandent toujours pourquoi le féminisme est encore nécessaire: voici une écoute jouissante.

jeudi, mars 19, 2009

maudite semaine, semaine maudite

D'abord il y a eu Alain, puis Natasha.

Natasha est tombée et s'est frappée la tête, sa jolie tête blonde sur la neige glacée.

Elle a dit: " Oh no, I don't need to see a doctor" peut-être l'a-t-elle même dit en français ave son joli accent britannique, et POUFF! elle est morte. La petite flamme soufflée.

Je l'avais revue récemment dans THE WHITE COUNTESS, un film de je ne sais plus quand avec Ralph Fiennes. Un film que j'ai beaucoup aimé. Vous comprendrez que je suis une romatique.

Elle y était fragile et forte et je me plais à penser qu'elle était de même hors caméra.


Natasha Richardson est morte et il fait juste un peu moins clair...

lundi, mars 16, 2009

Vertiges de l'amour, vertiges de la mort

Alain Bashung est mort.
Je suis triste.
La mort est une telle finalité, cela me coupe le souffle à chaque fois que j'y suis confrontée.
Il est mort, alors il n'écrira plus, il ne cherchera plus un autre son, un autre mot qui percute.

Heureusement sa voix ne s'éteindra jamais. Sa voix, pop, planante, rock, tellement sombre parfois, aux mots et sons réjouissants à d'autres moments.

J'essaie de me rappeler un époque où je n'écoutais pas Alain Bashung.... cela m'échappe. Il me semble qu'il a toujours été là, il le sera toujours..

J'ai beaucoup écouté Bleu Pétrole, son dernier disque, aujourd'hui, je vais me balader avec Gaby et m'étendre à côté de madame qui rêve.
"un jour je t'aimerai moins
jusqu'au jour où je ne t'aimerai plus
un jour je courrerai moins
jusqu'au jour où je ne courrerai plus"
résidents de la république - Bleu Pétrole

lundi, mars 09, 2009

je pense à vous

Presque deux mois depuis mon dernier billet, et pourtant je ne vous abandonne pas, je pense à vous.
Si je me fait plus rare à vous parler d'art, c'est qu'il y a quelques mois, un jour où j'avais pris congé de mon cerveau,je me suis plongée dans un périple périlleux: l'écriture d'un livre!

J'ai bien tenté de me ressaisir, mais en vain. Toutes mes tentatives d'abandon se sont soldées par des échecs. Mes personnages furieux de se faire couper le sifflet ont hanté mes nuits, m'ont empêchée de me concentrer au cinéma et ont fait dire à mes amis que je n'étais pas "toute là"
Et c'est sans parler de ces personnages que je n'avais même pas prévu dans l'histoire et qui sont débarqués, avec leur gueule de baveux, s'asseoir à côté de l'héroïne.

Donc il faut que je m'occupe de tout ce beau monde, que je les laisse parler, que j'écoute leurs angoisses existentialistes et que j'essaie de les faire rire le plus souvent possible. Faire comprendre à C qui est amoureuse de P qu'elle perd son temps, suivre attentivement les premiers pas de bébé M et lui construire une histoire rien que pour elle... tout ce genre de chose. Donc je suis prisonnière de cette histoire que je me dépêche à coucher sur le papier pour pouvoir en amorcer une autre.... enfin

J'ai parfois quand même quelque répit, comme l'autre jour quand je suis allée voir l'installation
d'Annie Ballairgeon à l'Oeil de poisson : she just wants to be an actresse
Je suis entrée dans la grande salle d'exposition de l'Oeil de Poisson, comme si j'entrais dans un livre de contes de fées. Des contes de fées sur une sérieuse dérape.

Toute une installation de noir et de rouge: murs noirs, roses rouges, photos travaillées, sculptures de cire , dont celle qui dévoile le "vrai" visage du Petit Chaperon Rouge: TERRIFIANT.

Au centre de la salle une pièce ovale délimitée par de lourds rideaux de velours noirs. La projetions d'une vidéo se fait dans un miroir ovale, MIROIR MIROIR DIS-MOI QUI EST LA PLUS BELLE? Les images de photos romans cèdent la place à d'autres qui semblent tirées d'un film d'horreur de série B.
Cette exposition est admirablement exécutée, belle et touchante autant que terrifiante par moment, sans jamais perdre ce petit recul d'humour triste, ce petit sourire en coin, qui semble dire: Que nous sommes bêtes de croire à ces conner.......contes.

Annie Baillargeon se met en scène. C'est elle que l'on voit dans les photos et dans la vidéo. Comme le dit un bout de la bande sonore: THE FACE OF AN ANGEL, THE HEART OF A KILLER!!

C'est à voir à l'Oeil de Poisson et pour les pas chanceux qui n'habite pas la trèèèèès belle ville de Québec ou qui n'ont pas l'occasion de la visiter, allez sur le site de l'Oeil de Poisson et sur celui d'Annie Baillargeon, cela vous titillera suffisamment pour que vous vous précipitiez à sa prochaine exposition près de chez vous.

Notez qu'Annie Baillargeon fait également partie des
Fermières Obsédées et que plusieurs de ses oeuvres font partie de l'exposition : C'EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS au Musée National des Beaux-Arts du Québec .