La géométrie de l'espace
Ce qui je trouve toujours fascinant dans l'art, c'est le chemin emprunté par les explorateurs. Ceux dont le travail nous font voir notre quotidien différemment.
Entrer dans une pièce est un geste anodin et récurent. On entre, sans vraiment prendre conscience de l'espace, on remarque parfois la lumière pas toujours, la pièce est fonctionnelle, on va y faire "quelque chose".
Je suis entrée dans une pièce du centre d'artiste la Chambre Blanche, une pièce remplie d'espace, remplie de lumière, j'ai sentie un petit tressaillement de joie. Je n'avais pas encore vraiment saisi.
L'intervention d'Antonnello Crucio transforme l'espace ou plutôt l'éclaire d'un jour différent. À hauteur du regard, comme la ligne d'horizon l'artiste, aligne comme les mots d'une phrase, des "tableaux". Si je mets tableaux entre guillemets, c'est qu'en fait les rectangles identiques, tracés selon des dimensions précises qui sont celles que l'artiste utilise toujours, ces tableaux dis-je naissent des murs même, de l'espace qu'ils habitent.
Dans certains cas Antonnello enlève des épaisseurs dans le mur, peinture et plâtre finement pelé de la surface, découvrant un paysage délicat et lunaire, d'autres fois les rectangle saillissent du mur et leurs contours projettent des ombres qui changent avec la lumière et qui modifie toute la perception de l'espace.
L'oeil est bercé sereinement dans l'espace.Le silence y est une présence tangible et pure. L'oeuvre est le lieu, les mêmes gestes posés dans un lieu différent produiraient automatiquement une oeuvre différente.
Cette façon que l'art a de venir nuancer les gestes anodins, me fascine et je ne cesse d'en découvrir les effets
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