Deux nouvelles tristes
Ma grande amie L, m'a écrit un courriel: Aujourd'hui , deux nouvelles tristes
Michel Chartrand est mort. Un homme courageux et intelligent qui était la voix de la contestation chez nous s'est éteint.
et
En Somalie, les autorités gouvernementales islamistes ont interdit que toutes musiques ne soient diffusées sur les radios du pays à partir d'aujourd'hui.
Plus rien, plus aucune musique à la radio. Silence musique.
Et ce qui m'a frappé dans ces nouvelles c'est le silence:
La voix de Michel Chartrand on ne l'entend plus vraiment et ça depuis trop longtemps. Dans ce monde de JE son NOUS semble s'être perdu dans les dédales des REER et des cinémas maison et puis du reste, de cette indifférence mortelle et insaisissable. Mais maintenant qu'il est mort, la certitude que sa voix ne retentira plus jamais, me fait froid dans le dos, d'autant plus que je ne peux pas voir QUI prendra la relève et ce silence retentit plus violemment que bien des slogans bidons scandés par des prophètes de passage. Ce silence, cette absence, c'est l'essence même de la tristesse. Ce soir j'écoute Joan Baez qui chante Bob Dylan: (Michel Chartrand me pardonnera sûrement la citation de paroles en anglais puisque les révolutionnaires n'ont pas de frontières) WE SHALL OVERCOME SOMEDAY; OUI NOUS VAINCRONS UN JOUR
We shall overcome some day
We'll walk hand in hand some someday
We shall all be free some day
We are not afraid some day
- Oh, deep in my heart
- I do believe
- We shall overcome some day
Le silence en Somalie: sans la musique à la radio allons-nous mieux entendre les cris du carnage et de l'horreur...
On ne l'étendais pas avant, pourquoi maintenant.
6 Comments:
Bien envoyé. Tu peux ajouter quelques silences… Celui du gouvernement polonais, celui du gouvernement Kirghize, celui (bientôt) du gouvernement Turkmène… Ah… Ce merveilleux et pacifique silence (après les gros boums)…
Merci de nous tenir éveiller sur la Somalie et sur M. Chartand. On a eu un porte parole en M. Chartrand pour améliorer nos conditions sociales déjà bien confortables. La Somalie a-t-elle déjà eu un porte parole? Pouvons-nous vraiment faire une différence ?
La Somalie n'a pas de porte=parole à ma connaissance, mais si elle en avait un ça ne changerait rien. Que pouvons-nous faire? S'engager avec constance et acharnement à ce que notre société garantisse à ses citoyens, le droit au travail correctement rémunéré, l'accès à un logement décent et abordable, c'est -à-dire le droit de vivre dans la dignité. C'est simple oensez-vous? Si c'est si simple, pourquoi en sommes-nous si loin? Dans le désespoir et la pauvreté l'indifférence est cruelle et le terreau fertile pour la perte de son humanité
espérons que les "suites" de Chartrand ne vont pas se taire et qu'ils vont évoluer et développer avec le temps.
Pour le silence en pays de guenillouzes de Mahomet - ne t'en fait pas, avec les sans couilles qui nous dirigent ça va arriver ici plus vite qu'on pense.
La liberté de religion donne lieu à trop d'excès et démontre l'ignorance de notre culture. C'est à nous de nous cracher dans les mains... et pas sur les autres
les Minarets et leur croissants vont remplacer les zéglises comme nouveaux centres de l'hypocrisie.
Et le silence et l'indifférence seront les porteurs de ce glissement insidieux. Pendant que tout le monde regarde le foulard et le minaret, personne ne s'occupe de son propre droit à afficher son allégeance et ses opinions. Encore faudrait-il que les gens aient des opinions et des convictions à afficher
Il serait bon de se rappeler que du temps de la jeunesse et de l'activisme intense de Michel Chartrand, les conditions sociales "confortables" dont vous parlez n'existaient tout simplement pas. Et si on ne peut nier qu'elles existent aujourd'hui, force est de constater que trop en sont encore exclus et vivent dans la précarité, l'isolement et la pauvreté. Nous pouvons même argumenter que dans certains contextes socio-économiques nous perdons du terrain. Le travail de Michel Chartrand est LOIN d'être terminé, avec l'inertie et le désengagement vient le recul. Il faut agir pendant que nous pouvons encore renverser la vapeur.
Je souhaite qu'un grand pont portera son nom.
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