dimanche, mai 31, 2009

Fabrique/Factory- Annie Gilbert

Le sol de pierres et de broussailles, la falaise abrupte, les arbres aux troncs noueux et aux racines apparentes se balancent dans le vent, et leur feuilles se décoiffent sous son souffle. Dans une petite pièce, je regarde des dessins au brou de noix, à la fois fins et puissants, projetés sur le mur. Je sens le soleil qui chauffe mon cou et l'odeur omniprésente des herbes de la Côte. Tout à coup, je suis sur la Côte Amalfitaine .

Debout près de moi, dans cette petite pièce où les gens entrent et sortent, un grand jeune homme, ému, partage avec moi ce voyage éclair dans une Italie tant aimée. Il y a une bande son qui accompagne l'animation qui n'est pas sans me rappeler : L'Homme qui plantait des arbres, dans ce qu'elle a de plus simple et de plus touchant. Malheureusement le lieu est trop achalandé et je devrai revenir pour entendre le texte.

Je dis malheureusement mais en fait je devrais dire "heureusement" puisque l'évènement qui m'amène ici est
l'exposition des finissants au baccalauréat en arts plastiques de l'Université Laval. Les multiples salles se répartissent sur deux étages et les finissants enthousiastes occupent les lieux avec panache. Les visiteurs sont nombreux et séduits.

Mais dans tout ce que j'ai vu, ces dessin créés par Annie Gilbert restent ce qui me touche le plus.

Elle présente une autre oeuvre dans une autre salle: une petite chaloupe de bois, remplie d'eau posée à même le sol avec à sa traîne une longue procession d'éléphants de verre qui s'apprêtent à embarquer. Un commentaire sur la salvation vouée à l'échec peut-être, une Arche qui ne sauvera personne puisqu'elle est déjà pleine d'eau.
Annie Gilbert, je crois qu'il faut retenir le nom.
Et en allant vous même visiter cette luxuriante exposition montée de mains de maître par les commissaires Lisanne Nadeau et Denis Simard, vous noterez sûrement d'autres noms à retenir. Je vous laisse les découvrir.

"Fabrique Factory transmet d’abord et avant tout l’esprit et l’énergie d’un milieu de vie et de création. Outre cette exposition centrale, se tiennent déjà plusieurs expositions satellites dans plusieurs lieux d’exposition et commerces du quartier culturel de Saint-Roch. Cette présence de l’art au fil de parcours quotidiens constitue un avant-goût de Fabrique Factory. Photographie, vidéo, peinture et œuvres sculpturales sont au rendez-vous, souvent en lien direct avec les espaces singuliers, parfois inhabituels, où ils sont exposés"
Extrait de "Au fil du temps", Le journal de la communauté universitaire

1 Comments:

At 6:45 p.m., Anonymous Anonyme said...

Chère Claude,
En effet, c'était non seulement l'Italie mais aussi Aix-En-Provence où l'oeuvre a été réalisée (je l'ai su par Annie). D'ailleurs, avec cet indice il serait intéressant de revoir le parallèle avec une manière qui peut sembler évoquer Cézanne ou les artistes du "synthétisme"(faute d'un meilleur qualificatif) qui, il me semble, nous avait effleuré l'esprit.

Merci pour cela,
Seb.

P.s.: Bon dieu ce que tu écris bien!

 

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