vendredi, août 24, 2007

Auteure invitée.. Ma mère

Je vous ai parlé de ma mère, cet être unique. Et bien voici qu'elle m'envoie un texte et me demande de le placer sur mon blog. C'est un texte si beau, si touchant, je m'exécute sans plus tarder


Autour de Denise Morelle


Assis sur un des trois bancs du minuscule parc Denise Morelle, mon tendre mari et moi contemplons, sans nous lasser, les trois pommetiers. Nous les avons vus fleurir pour ensuite admirer la neige rose de leurs pétales joncher le sol. Quand les pommettes ont mûri, une vieille dame du quartier. toujours la même, les a ramassées pour en fabriquer une gelée pour le plaisir gourmand de ceux qu'elle aime.. Mais actuellement, les arbres craignent la sécheresse, ils attendent patiemment la pluie promise par la météo, la pluie qui se fait bien désirer..…..

De notre banc, nous voyons la rue Rivard avec sa rangée de sages maisons familiales et le rosier fleuri, côté rue Lionais Nous entendons les pleurs de jeunes enfants, dont l’heure du coucher approche pendant que leurs aînés jouent dans le parc ou dégustent un cornet de crème glacée acheté chez le dépanneur d’en face.

Encadré par les rues Rivard et Lionais, à deux pas de la rue Rachel, le parc Denise Morelle existe depuis juillet 1990.. Grand comme un mouchoir de poche, c’est un lieu de silence et de réflexion offert aux promeneurs en début de soirée juste avant le coucher du soleil..
Denise Morelle est-elle passé près de cet espace qui devait porter son nom six ans après son décès ? Il est permis de rêver..

Denise a vécu dans la beauté des mots et de la musique ; dans la Ribouldingue, cette dame Plume, a fait rire les petits et les grands, égérie de Michel Tremblay, elle a aussi été l’interprète du poète Garcia Lorca. Avec son sens de l’émerveillement, de la curiosité et de l’humanisme. cette comédienne a semé la joie et la douceur autour d’elle..et sa mort violente nous a tous laissés incrédules et blessés.

Mais le temps adoucit toute douleur, son âme habite maintenant le parc et entoure ceux et celles qui le fréquentent. Comme elle, j’aimerais que nous devenions les amoureux fantômes du lieu, bien après la fin de notre existence, pour que nos ombres puissent croiser la sienne dans l’odeur des fleurs de pommetiers, après une douce pluie d’été.

Il existe d’elle une photo où on voit son visage souriant entre deux branches d’arbre ; avec ses yeux intenses, rêvait-elle déjà d’un parc ?


Parc Denise Morelle, été 2007 plateau Mont-Royal, Montréal

lundi, août 20, 2007

le grand philosophe:...Coluche

Oui bon je sais, ce n'est pas conséquent, je vous flanque une citation d'Aristote comme pensée de la semaine, et du même souffle je vous écrit un billet qui a le titre que voici. C'est tout moi, pas conséquente pour deux cennes!

Et bien non! Au contraire! J'ai de la suite dans les idées,si je vous parle de Coluche c'est un peu sur la lancée de mes deux derniers billets. Car ce clown pas triste a eu de ces phrases mordantes de vérité sur lesquelles il est encore à propos de méditer. Je vous en cite quelques unes ici prises au hasard dans sa volumineuse collection de bons mots. Après, c'est promis, je reviens à l'art.:

Quand Dieu créa les hommes il dit: "Tous les hommes seront égaux, il y en aura des grands, des petits, des beaux, des laids, des noirs et des blancs.. Il y en aura même des petits, gros, laids, noirs, et juifs.... mais pour eux ça sera beaucoup plus difficile!".

"On dit pas un stylo noir, on dit un crayon de couleur."

"Je ferai aimablement remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n'est pas moi qui ai commencé."

"Un conseil : ne buvez pas d'alcool au volant : vous pourriez en renverser!

ça c'est le conseil le plus sage !

mardi, août 14, 2007

10 moutons, plein de connards et un homme toujours debout

En réponse à mon billet précédent, j'ai reçu d'une copine cette réponse, ce cri de rage, de frustration mais aussi de fierté et de détermination. Elle illustre magistralement mes propos et avec sa permission j'en cite ici l'essentiel. Je l'ai mis en vert puisque c'est la couleur de l'espoir. Elle m'écrit:

..".non je n'ai pas de réponses , mais un profond désarroi, car je vis depuis plus d'un an avec un homme de "couleur" et j'en vois justement de toutes les couleurs! D'ailleurs à propos de couleur, mon cher et tendre me rappelle souvent qu'en ce qui concerne sa pigmentation, que ce soit à la naissance comme à la mort, elle demeure toujours constante, alors que nous "les blancs" sommes de couleur rose a la naissance, verts lorsque malades, rouges de colère, jaunes au soleil...quoi de plus coloré qu'un blanc! Petite parenthèse ironique sur les perceptions...
...bon revenons à nos moutons: c'est pour avoir fini premier de son pays à l'examen national que mon chéri a eu le droit de "s'exiler" en pays occidental pour y étudier, à l'âge de 19 ans. Après 6 années passées à Chicoutimi, ou plutôt 6 hivers comme on dit ici, il a réussi sa maîtrise avec plusieurs mois d'avance et en tant que major de ses promos. Il a commencé un doctorat, qui s'est arrêté quelques mois après car il a décidé de "faire sa part" et de chercher un emploi... c'est avec un CV en or que mon beau burundais se lance dans une recherche d'emploi effrénée: quasiment 100 entreprises de contactées, des envois de CV, des téléphones à chaque jour...cela fait maintenant 6 mois qu'il cherche et recherche, il s'est inscrit dans des agences, a suivi des formations qui aident à "mieux chercher un emploi", bref il est devenu "chômeur professionnel". Alors que tous les autres élèves de sa classe sont maintenant casés dans de belles jobs, lui, le major de sa classe, ne trouve aucune entreprise qui veuille lui "offrir" une place...alors quoi faire? Retourner à la première place où il foula le sol québécois, Montréal, là où "s'entassent" 80% des immigrants...changer de pays? Rien que de venir passer Noël en France, il a fallu remplir une multitude de questionnaires pour son entrée au pays, sans parler que c'était avant l'arrivée de monsieur Sarko, ouai c'est vraiment pas mieux ailleurs, et voire pire...moi non plus je n'ai pas de réponses, si ce n'est que j'ai un homme formidable, qui, au lieu de focuser sur cette méprise de la coloration ébène de la part d'une minorité, a décidé de ne pas lâcher et de continuer ses recherches, pour honorer les siens restés au pays mais aussi tous les québécois géniaux qu'il connaît et en qui il croit. Cela fait une semaine qu'il a obtenu sa résidence permanente et il n'est pas peu fier d'ailleurs....bref, "tout arrive à qui sait attendre", voilà la phrase qui anime nos débuts de journées, au coeur d'une société ma fois bien sombre...

10 moutons, 9 moineaux, 8 marmottes, 7 lapins

Puisque l'Interventionniste est un petit peu en vacances, je me substitue à lui pour commenter le climat social et le traitement médiatique de certains faits.

Hier je feuilletais brièvement un journal local et j'y ai vu un petit encadré tout à fait intéressant. Il s'agissait de la liste des demandes enregistrées d'accommodements pour des motifs religieux. On y retrouvait différentes causes; modifications d'horaires, exemption de pratiques contraires aux convictions religieuses, port d'un article religieux, services adaptés etc... Bien intéressant tout ça, mais la suite l'était encore plus. Était détaillée par groupe religieux l'origine des plaintes que je vous transmets ici:

10 protestants
9 musulmans
7 juifs
5 témoins de Jéhovah
1 catholique

Vous ne trouvez pas ça hurlant vous!! Quand entend-on parler dans les médias de demandes d'accommodement de la part des PROTESTANTS???!!!! Il est vrai que je ne lis pas souvent des journaux hautement critiques et coutumiers d'une analyse profonde tels le Journal de Québec, le Soleil ou La Presse, mais il me semble que je n'en ai jamais entendu le moindre petit soupçon d'un murmure.

Bien sûr on me dira que les protestants font des demandes raisonnables eux, pis qui sont là depuis toujours et blablabla, mais j'y vois là encore une fois, la preuve que nos bons médias contribuent à cette paranoïa collective face aux musulmans et aux juifs dans une moindre mesure. De la même façon, on entend toujours parler des gangs de rues des jeunes noirs, à peu près jamais des celles des asiatiques, et encore moins de celles des jeunes blancs, anglophones ou francophones. Et pourtant, elles existent.

Dans la trèèèèèès belle ville de Québec, le taux de chômage est de 4%, mais chez les immigrants d'origine maghrébine, ou chez les noirs il approche 40%

De ke cé? Je ne dis pas que nous sommes une société raciste en soi. Enfin pas plus qu'une autre et certainement moins que plusieurs. Je ne nie pas non plus qu'il existe des cons de toutes les couleurs et de toutes les religions (il y en a même des blancs athées), c'est une évidence, mais il faut quand même se poser certaines questions:
Pourquoi sommes-nous si prompts à gober les âneries que nous véhiculent les médias? Pourquoi les immigrants ne restent-ils pas à Québec ou en région? Ils y passent et s'en vont.

Et puis bien sûr, il y a l'ineffable Mario Dumont, qui berce les foules de ces propos nébuleux, mais dont le jupon xénophobe dépasse un tant soit peu...

Il y a encore bien d'autres questions à se poser, et si vous en posséder les réponses, je vous en prie, donnez-les moi!

jeudi, août 09, 2007

Résister

Il y a un nouveau joueur sur la blogsphère. Je vous en ai parlé dans mon billet du 31 juillet.
Je suis contente car je constate que que je trouve en lui un écho de mes propres questionnements sur l'art. Si ce n'était que cela, ça serait ennuyant comme tout, mais ce bloggeur est d'abord et avant tout un artiste, il parle donc de sa vie, de ce qui l'anime, de ce qui fait bouillir son sang, à défaut de sa marmite. Ses propos sont issus de son quotidien. Il dénonce les paresseux qui fustigent ce qu'ils ne comprennent pas et s'inscrit en faux contre "l'éducation" artistique forcée des masses.

Dans son dernier billet, Christian Messier dénonce les artistes qui veulent à tout prix faire descendre l'art dans la rue. Ceux qui veulent METTRE L'ART AU NIVEAU DE MONSIEUR MADAME TOUT LE MONDE. Rendre accessible, faire joli quoi.

Évidemment nous sommes écrasés par la culture de l'entertainement, de la facilité, de la sacro-sainte-loi du moindre effort. À l'encontre de cela, l'art est souvent exigeant, il commande de réfléchir. J'ajouterais que souvent l'art nous demande de nous abandonner, d'oublier un instant que l'on se sent bête devant ce qu'on ne comprend pas et de simplement se laisser couler au fond, faire acte de foi, aller chercher en soi une réflexion plus complexe qu'uniquement cérébrale. Ce n'est pas de comprendre ce que l'artiste a voulu dire qui importe, c'est de saisir et de se laisser dire ce que l'oeuvre nous raconte. Ce n'est pas facile j'en conviens. Mais comme le dit Messier, c'est essentiel. Dans ce monde du jetable, du super/extrême genre le show de poubelle-vision: "je me garroche dans le vide en mangeant des araignées venimeuses après mettre fait percer la bitte avec un vilebrequin" il est vital que des artistes continuent à produire leur art pas facile, pas "accessible"(je hais ce mot). Cela constitue une forme de résistance à l'envahisseur, à l'abrutissement institutionnalisé.

J'ai parlé de l'engagement dans l'art, j'ai évoqué la possibilité que faire de l'art "engagé" tienne simplement du fait de persister à faire un art intègre et sans compromis. Aujourd'hui, je comprends qu'il s'agit de résister
Faire de l'art; résister.

Comme le fait si pertinemment remarquer Messier, on ne trouve jamais rien à redire sur les programmes de la NASA ou les programmes de recherche en médecine sous prétexte qu'ils ne sont pas accessibles à monsieur madame tout le monde.

Alors si nous considérons essentielles à notre évolution ces recherches savantes et spécialisées, qu'en est-il de l'art?

performance de Christian Messier réalisée à l'oeil de poisson, québec.

vendredi, août 03, 2007

Ceci n'est pas de l'art.. ni du lard

Je sais qu'en principe ce blog traite d'art actuel. Mais je vous ai démontré à quelques reprises que je suis parfaitement capable de m'épivarder sans honte. Ceci est une de ces digressions.

J'ai une jeune amie qui tente en ce moment d'exercer à NewYork, le très beau métier de mannequin (hum hum) ou encore de mannequouine, comme elle le dit si bien, !!! Et oui mesdames et messieurs, dans la Grosse Pomme rien de moins.

Cette jeune femme d'une beauté époustoufflante(si , si je vous assure, voyez vous même)
est également intelligente, drôle et douée d'un certain talent d'écriture.
Elle nous envoie donc régulièrement le récit de ses aventures et des réflexions éclairées et résoluement cyniques sur la Grosse Pomme, mais surtout, surtout, sur le monde de la mode et le métier de mannequin. Je vous préviens, ça fait grincer des dents par moments.


Je me permets donc de partager avec vous quelques extraits de cette chronique d'une québécoise à New York.Voici en grande première:

Les aventures de Charlotte à New York:

Part I
Aujourd'hui, première journée officielle dans la grosse ville. J'y suis arrivée hier soir, en train, après 12 heures de lacs et d'arbres et ce, avec 2 heures de retard. Je suis donc maintenant bien installée dans mon micro appartement de SoHo . Le propriétaire de l'endroit ne connait pas le mot hygiène, il a laissé ses trucs; ses souliers, sa quantité industrielle de linge, ses papiers, ses huiles de massage érotiques ( jusque là ça va ) mais aussi ses cheveux, sa crasse, sa poussière, ses taches non-identifiées et ses textures étranges sur les meubles.... Mais bon, c'est pas parce qu'on paye quelques milliers de dollars pour 2 mois qu'on est supposé s'attendre à de la proprété vous savez !!
New York est vraiment d'une énergie indescriptible qui fait totalement en sorte qu'on aime y baigner ! J'ai eu mon premier casting ;un éditorial pour le Elle British, JE L'AI EU!!. Rien de bien payant mais excellent pour le book ! Je shoot la semaine prochaine.

J'ai fait ma première épicerie dans l'un des plus grandioses marchés que j'aie vu ... Whole Foods Market. Ce que l'abondance peut être impressionante ici !!! On y mange si bien ! Dommage que je doive me faire vomir après... mouahahah !!

Part II
C'est officiel: le milieu de la mode ( new-yorkais, je souligne ) est complètement malsain. Oubliez la notion de mythes, ou de rumeurs, tout ça est vrai : Ils sont fous ces new-yorkais ! Et pourquoi ? Jugez par vous-même, mais je me suis fait parler de régime et de tonification.
Suivi de commentaires très pertinents : Nous voulons des mannequins en santé, nous n'aimons pas nécessairement les mannequins maigres ( hum, hum... Charlotte est sceptique ) mais tu devrais tout de même perdre un peu de poids autour de tes hanches et de tes bras pour perdre le peu de graisse que tu as sur le corps qui forme tes courbes, prouve encore que tu es une femme !!!!!!! (ils ne sont pas allez jusque là... mais c'est mon analyse de la chose ) Tout ça pour dire que j'ai été un peu ébranlée, oui c'est vrai... mais que je ne me laisserais pas faire. Je ne deviendrai peut-être pas millionnaire mais je vais certainement garder ma dignité à travers tout ça en respectant mon corps et ma santé. Et vlan. Hier, j'ai eu 4 castings dans 4 coins différents de la ville. Résultat : j'ai couru comme une dinde de noël le jour de l'abbatoir. Un de ceux-ci était également très proche du lieu où il y a eu une explosion plus tard dans la journée. Une espèce d'explosion qui est venue du sol, faisant éclater la rue et jettant des tonnes et des tonnes de boue et de vapeur. Pas de panique! je suis ok, j'ai seulement perdu une de mes jambes mais c'est pas bien grave puisque apparemment, elle était trop grasse

PART III.
Shooting pour le Elle Uk: Pour ce qui est de ma transformation physique, on m'a fait porter une perruque brune foncée, cachant ainsi mon abondante chevelure et donnant l'aspect ''coupe bol'' ( coupe de cheveux très répandue au primaire chez les individus de ma génération ). On a également posé du papier adhésif de chaque côté de mon visage, sur les deux tempes, pour ainsi les tirer vers l'arrière, créant un ''lifting'' de mon arcade sourcillière et de mes yeux. Toujours très efficace lors de nos 20 ans... Est-ce que c'était beau, certains s'interrogeront ? Charlotte réponds : Ben tsé... ça dépend des goûts... Les vêtements que j'ai portés valaient sans doute plus que ma maison, mon auto et le village de Prévost tout entier mais j'ai quand même été en mesure de les enfiler et ce, malgré mon obésité morbide. Je me suis emmerdée un peu... j'ai dessiné, j'ai pratiqué mon anglais ( activité pas toujours fructueuse ), j'ai mangé ( oups ! j'ai cédé au péché ! ), j'ai vomi, j'ai observé... dans la brousse sauvage new-yorkaise.

Part IV
Ce qu'il fait beau aujourd'hui dans la grosse pomme ! Cela fait 1 semaine et demie que je n'ai pas eu de congé définitif. J'en profite donc pour observer mes bourelets dans le mirroir et visiter des sites pro-ana ( sites pro-anorexie, c'est que je suis informée vous voyez ), manger des chips, des pâtisseries et vérifier jusqu'à quelque profondeur je peux rentrer une brosse à dents dans ma gorge par la suite... Ce genre d'activités vous voyez. Quelle joie d'être mannequin ! ( Cette parenthèse s'adresse à tous ceux qui s'inquiètent : En vrai, je mange des mangues, je bois des lattés au soya et je fais du yoga. )

J'ai eu deux autres shootings depuis. Un deuxième éditorial pour le ELLE UK, ainsi qu'une job commerciale pour un catalogue quelconque d'une designer quelconque.

Le shooting édito s'est étendu sur deux jours. Charmant photographe, jeune, fringant avec une blonde ressemblant vaguement à une menthe religieuse. Coiffeur français, tendre à souhait, maquilleuse sympa et british, styliste (alors là ) stupide, prétentieuse, paresseuse et blazée. Le shooting en question ne possédait peut-être pas l'aspect '' Freak show, à Go, on fait une bibitte de Charlotte'' mais il reste tout de même que ce fut certainement l'un des plus exigeants de toute ma carrière. Il m'ont fait sauter telle une machine, sur place, tous bords tous côtés, tourner, lancer, chanter, courrir, danser, tout ça bien sûr avec des manteaux et des vestes de feutre épais comme des dictionnaires et ce, pendant des heures, sans pauses . J'ai fait des vols planés en sautant d'une boîte pour me voir attérir à plat ventre sur un matelas pneumatique. Le photographe immortalisait le saut dans les airs. J'ai dû exécuter le fameux saut en question 30 fois ( sans exagérations ) pour que la ''styliste'' ( mot mis entre guillemets pour souligner l'impertinence de son travail ) se réveille de son coma lymphatique et s'exclame d'un ton mou '' It's too weird, I don't think I like it finally...''. J'ai vu bleu ( en raison des mes ecchymoses fraîchements acquises ) et lui ai ainsi lancé plein de pensées haine et de souffrance. Mais bon, les photos sont jolies et ça va être joli dans mon book, point final.Tous les muscles de mon corps criaient le lendemain matin, j'avais la démarche d'une femme arthritique de 75 ans. Très efficace dans les castings.

Pour ce qui est de ma job catalogue... Si j'avais pu liquéfier mon expérience, la mettre dans une fiole et l'annoter, l'étiquette en question afficherait sans aucuns doutes ''Quétaine-Cheesy pure 100%''. J'étais entouré de gros ballons blancs, portais de petites robes, arborais une couette très haute et très longue et du rouge à lèvres orange, en prenant des poses des plus inspirantes ( certains d'entre vous ont vu le résultat et savent de quoi de je parle ici ). Mais, tout le monde était hyper enthousiaste et à chaque fois que je prenais une pose franchement commerciale, ils s'exclamaient tous comme si je venais de réinventer la pose catalogue. Mais bon, je préfère de loin les personnages attentionnés et gentils comme ceux-ci aux créatures immondes lobotomisées vivant dans le vase clos de la mode.

Je suis allée à la plage hier, me baigner sur l'île de Liberty Statue, il y a rien de plus typiquement New-York comme activité. Je me demande toutefois d'ou peuvent venir toutes ces irruptions cutanées rouges et blanches qui ont surgit quelques heures plus tard... Mais nooonnn !! .

à suivre.....................