10 moutons, plein de connards et un homme toujours debout
En réponse à mon billet précédent, j'ai reçu d'une copine cette réponse, ce cri de rage, de frustration mais aussi de fierté et de détermination. Elle illustre magistralement mes propos et avec sa permission j'en cite ici l'essentiel. Je l'ai mis en vert puisque c'est la couleur de l'espoir. Elle m'écrit:
...bon revenons à nos moutons: c'est pour avoir fini premier de son pays à l'examen national que mon chéri a eu le droit de "s'exiler" en pays occidental pour y étudier, à l'âge de 19 ans. Après 6 années passées à Chicoutimi, ou plutôt 6 hivers comme on dit ici, il a réussi sa maîtrise avec plusieurs mois d'avance et en tant que major de ses promos. Il a commencé un doctorat, qui s'est arrêté quelques mois après car il a décidé de "faire sa part" et de chercher un emploi... c'est avec un CV en or que mon beau burundais se lance dans une recherche d'emploi effrénée: quasiment 100 entreprises de contactées, des envois de CV, des téléphones à chaque jour...cela fait maintenant 6 mois qu'il cherche et recherche, il s'est inscrit dans des agences, a suivi des formations qui aident à "mieux chercher un emploi", bref il est devenu "chômeur professionnel". Alors que tous les autres élèves de sa classe sont maintenant casés dans de belles jobs, lui, le major de sa classe, ne trouve aucune entreprise qui veuille lui "offrir" une place...alors quoi faire? Retourner à la première place où il foula le sol québécois, Montréal, là où "s'entassent" 80% des immigrants...changer de pays? Rien que de venir passer Noël en France, il a fallu remplir une multitude de questionnaires pour son entrée au pays, sans parler que c'était avant l'arrivée de monsieur Sarko, ouai c'est vraiment pas mieux ailleurs, et voire pire...moi non plus je n'ai pas de réponses, si ce n'est que j'ai un homme formidable, qui, au lieu de focuser sur cette méprise de la coloration ébène de la part d'une minorité, a décidé de ne pas lâcher et de continuer ses recherches, pour honorer les siens restés au pays mais aussi tous les québécois géniaux qu'il connaît et en qui il croit. Cela fait une semaine qu'il a obtenu sa résidence permanente et il n'est pas peu fier d'ailleurs....bref, "tout arrive à qui sait attendre", voilà la phrase qui anime nos débuts de journées, au coeur d'une société ma fois bien sombre...
1 Comments:
Triste Québec
A&M
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