mardi, mai 20, 2008

Utopic portrait of Identity ou l'horreur subblimée

"Trois cents crimes parfaits
C’est peut-être l’affaire la plus abominable de l’histoire criminelle de tous les temps. A Ciudad Juárez, ville frontière du nord du Mexique, jumelle d’El Paso (Texas), plus de 300 femmes ont été assassinées selon un rituel immuable : enlèvement, torture, sévices sexuels, mutilations, strangulation. Depuis dix ans, au rythme moyen de deux cadavres par mois, des corps de femmes, d’adolescentes et de fillettes, nus, meurtris, défigurés, sont découverts dans les faubourgs de la ville maudite. Les enquêteurs les plus sérieux pensent qu’il s’agit de l’oeuvre de deux « tueurs en série » psychopathes. Mais qui demeurent introuvables
.".. extrait du Monde Diplomatique Aout 2003"

Cette histoire est horrible, pour tout le monde, mais quand on est femme le sentiment de vulnérabilité et d'injustice est peut-être encore plus grand. Tout semble avoir été dit sur ce drame.Que peut-on ajouter?

Dans le cadre de la Manif D'Art 4, la jeune artiste mexicaine Mayra Martell Rodriguez, propose avec une douceur infinie, avec une tendresse désarmante, un portrait de cette absence, de ces femmes disparues qui ont laissé derrière elles des êtres chers, et des souvenirs fragiles de leur vie et de leur disparition. L'artiste a choisi de photographier les couvres-lits de certaines de ces femmes, Grande photos colorées, accrochées au mur, comme un collage naïf qui esquisse leurs présences passées. Dans une autre photo, un vêtement de femme vide, gisant à plat sur un petit lit dans une chambre sombre, le corsage abandonné, les seins qui ne gonflent plus le tissu. Tout l'irrémédiable de la mort. Ces images éloquentes nous raconte avec retenue et nuances, une histoire de monstre.
Ce portrait si sobre et poignant des ces identités perdues m'a émue au plus haut point. Il y a tant de façon de raconter l'horreur, Mayra Martell Rodriguez l'a fait avec pudeur en évitant tous les écueils du sentionnalisme qui pourri nos esprits.

Après la disparition, quand cessons-nous d'exister?

Mayra Martell Rodriguez (Chihuahua, Mexique) Utopic Portrait of Identity






2 Comments:

At 1:34 a.m., Blogger MiKE said...

Intéressante expo. je parie que l'artiste aurait bien du mal à l'exposer à Ciudad Juarez ou à Chihuahua, la capitale de l'état.

 
At 8:01 a.m., Blogger Big Sista said...

Effectivement, surtout quand on sait que les policiers semblent faire tout en leur pouvoir pour protéger l'identité des meurtriers.

 

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